Interroger « systématiquement » les patientes pour mieux repérer les victimes de violences conjugales. C’est la recommandation de la Haute Autorité de Santé (HAS) aux professionnels de santé. Une étude récente révèle que seulement 3% des femmes interrogées affirment avoir été questionnées par leur médecin généraliste sur d’éventuelles violences conjugales au cours des 18 derniers mois. Depuis 2019, la HAS recommande aux professionnels de santé de premier recours, tels que les médecins généralistes, gynécologues, pédiatres, urgentistes et sage-femmes, de poser des questions sur les violences conjugales à toutes leurs patientes, même en l’absence de signes d’alerte. Cette approche vise à faciliter la parole des victimes et à normaliser le sujet des violences conjugales.
Une enquête réalisée par la HAS a révélé que 96% des femmes interrogées considèrent qu’un questionnement systématique sur les violences conjugales est une bonne chose. Cependant, certaines d’entre elles ont indiqué qu’elles pourraient se sentir gênées (23%), jugées (15%), ou choquées (13%) par ce type de question. Malgré ces réactions négatives potentielles, la plupart des femmes interrogées ont déclaré être favorables à ce questionnement systématique.
Les chiffres montrent que trois à quatre femmes sur dix pourraient être victimes de violences conjugales dans la patientèle d’un médecin généraliste en moyenne en France. Il est donc crucial que les professionnels de santé soient sensibilisés à cette problématique et qu’ils interrogent régulièrement leurs patientes à ce sujet.
L’étude a été menée en ligne sur un échantillon représentatif de 1 000 femmes françaises de plus de 18 ans entre le 29 septembre et le 6 octobre, en collaboration avec la société BVA Xsight. Bien que cette enquête offre des informations importantes, il est essentiel de noter que les résultats sont basés sur des déclarations des patientes et peuvent être sujets à des biais de réponse. Cependant, la recommandation de la HAS repose sur des preuves solides et des recherches approfondies dans le domaine.
Il est primordial de rappeler que l’interrogation systématique des patientes sur les violences conjugales peut contribuer à la détection précoce des victimes et à leur fournir l’aide nécessaire. Les professionnels de santé jouent un rôle clé dans la lutte contre les violences conjugales et doivent être formés pour reconnaître les signes et les symptômes, ainsi que pour orienter les victimes vers les ressources disponibles.
En conclusion, la recommandation de la HAS d’interroger systématiquement les patientes sur les violences conjugales est essentielle pour repérer les victimes et leur fournir le soutien approprié. Malgré certaines réticences potentielles, la plupart des femmes interrogées sont favorables à cette approche. Cependant, il est important de noter que les résultats de l’enquête sont basés sur des déclarations des patientes et que la fiabilité des sources citées dans cet article doit être évaluée avec prudence.