La sénatrice aborigène Lidia Thorpe interpelle le roi Charles III lors de sa visite en Australie
La sénatrice aborigène Lidia Thorpe a fait sensation lorsqu’elle a interpellé le roi Charles III lors de sa visite au Parlement australien le lundi 21 octobre. Vêtue d’une cape en fourrure, elle a crié des slogans anticoloniaux, exigeant la restitution des terres autochtones volées lors de la colonisation européenne. Cette intervention a suscité une vive réaction lors d’un discours du roi face aux élus et aux responsables du pays.
L’Australie, une ancienne colonie britannique, a été le théâtre d’un génocide des peuples autochtones pendant la période de colonisation. Des milliers d’Australiens aborigènes ont été tués et des communautés entières ont été déplacées au cours de cette sombre période. Bien que le pays ait acquis une indépendance de fait en 1901, il reste lié à la monarchie britannique, avec le roi Charles III en tant que chef de l’État.
La visite de neuf jours en Australie et aux Samoa par le roi Charles III marque sa première grande tournée à l’étranger depuis l’annonce de son cancer en début d’année. Lidia Thorpe, sénatrice indépendante, est connue pour ses prises de position politiques radicales et son opposition farouche à la monarchie. Lors de son serment en 2022, elle avait levé le poing droit en jurant, à contrecœur, de servir la reine Elizabeth II, alors chef d’État de l’Australie.
Malgré le rejet par référendum en 1999 d’un changement de la Constitution pour faire de l’Australie une République, aucune réforme en ce sens n’est actuellement envisagée. La question de la République reste un sujet sensible qui divise les Australiens.
La démarche de Lidia Thorpe reflète le désir de nombreux Aborigènes de voir leur histoire et leurs revendications reconnues et prises en compte par les autorités. Cette interpellation publique du roi Charles III met en lumière les tensions persistantes autour de la question de la colonisation et de l’héritage colonial en Australie, rappelant les cicatrices profondes laissées par cette période sombre de l’histoire du pays.
Cette confrontation symbolique entre la sénatrice aborigène et le roi rappelle les défis actuels auxquels est confrontée l’Australie en matière de réconciliation, d’autodétermination des peuples autochtones et de reconnaissance de l’histoire coloniale du pays. Alors que le débat sur la question de la République reste en suspens, les revendications des communautés aborigènes continuent de résonner au cœur du débat national.