Les combats se sont poursuivis jeudi 7 décembre dans et autour des plus grandes villes de la bande de Gaza, deux mois après le début de la guerre entre Israël et le Hamas. L’armée israélienne a étendu ses opérations jusqu’au sud, piégeant des centaines de milliers de civils dans un territoire de plus en plus restreint. Dans le nord de Gaza, des chars et des véhicules blindés israéliens ont pénétré dans la vieille ville, tandis qu’à Khan Younès, ils ont annoncé avoir « tué des terroristes du Hamas et frappé des dizaines de cibles terroristes ». Le bilan total des soldats israéliens tués s’élève à 89 depuis le début de l’offensive, selon Israël. Pour sa part, le ministère de la Santé du Hamas a déclaré qu’il y avait eu 17 177 morts dans la bande de Gaza en deux mois, dont 70 % de femmes ou de mineurs. Ces chiffres n’ont pas été vérifiés indépendamment par franceinfo. Le président américain Joe Biden a souligné la nécessité de protéger les civils lors d’un entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. Les États-Unis semblent ainsi prendre un ton plus critique à l’égard de leur allié israélien. Les chaînes de télévision israéliennes ont diffusé des images montrant des Palestiniens en sous-vêtements et les yeux bandés, sous la garde de soldats israéliens dans la bande de Gaza. Ces images ont suscité une vive polémique sur les réseaux sociaux. L’armée israélienne a déclaré enquêter pour déterminer qui est lié au Hamas et qui ne l’est pas. Un civil israélien a été tué dans le nord d’Israël par un missile antichar tiré depuis le sud du Liban. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a averti le mouvement libanais Hezbollah, soutien du Hamas, que s’il pariait sur la guerre, les flammes se détourneraient vers les villes et le sud du Liban. Depuis le 7 octobre, plus de 110 personnes ont été tuées au Liban, dont une majorité de combattants du Hezbollah et plus de 14 civils. Certains groupes d’activistes bloquent de manière coordonnée plusieurs sites d’entreprises européennes accusées de fournir du matériel technologique ou militaire à l’armée israélienne. L’ONU exprime une grande inquiétude face à la situation, avec Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, affirmant qu’il s’attendait à un effondrement total de l’ordre public en raison des conditions désespérées dans lesquelles vivent les civils. Près de 1,9 million de personnes, soit environ 85 % de la population, ont été déplacées par la guerre dans la bande de Gaza, selon l’ONU. La population civile est contrainte de fuir vers Rafah, à la frontière égyptienne.