Les prisons françaises comptent actuellement plus de 75 000 personnes incarcérées, selon les données récemment publiées par le ministère de la Justice. Ce chiffre représente le nombre le plus élevé de détenus jamais enregistré dans les statistiques de l’administration pénitentiaire. En comparaison, il n’y a que 60 975 places opérationnelles disponibles dans les prisons françaises.
La densité carcérale, qui mesure le taux d’occupation des établissements pénitentiaires, est d’environ 123,2% au niveau national, contre 120% il y a un an. Cette densité est encore plus élevée dans les maisons d’arrêt, qui accueillent les détenus en attente de jugement et ceux condamnés à de courtes peines. Dans ces établissements, le taux d’occupation est de 147,6% et atteint même les 200% dans certains cas.
En conséquence de cette surpopulation, environ 17 064 personnes détenues se trouvent en surnombre par rapport aux places disponibles dans les prisons françaises. De plus, on estime à 2 668 le nombre de détenus qui sont contraints de dormir sur un matelas posé à même le sol, contre 2 225 l’année dernière.
Parmi les personnes incarcérées, près de 27% (soit 19 885 détenus) sont des prévenus, c’est-à-dire des personnes incarcérées en attente de leur jugement. Au total, on compte 90 817 personnes placées sous écrou au 1er novembre, dont 15 687 ne sont pas détenues mais font l’objet d’un placement sous bracelet électronique ou d’un placement à l’extérieur.
Le nombre de femmes et de mineurs incarcérés reste quant à lui relativement stable, représentant respectivement 3,7% et 0,9% de la population carcérale totale.
La France fait face à une surpopulation carcérale chronique, ce qui lui a valu une nouvelle condamnation de la Cour européenne des droits de l’homme en juillet dernier. En réponse à cette situation, le gouvernement envisage de construire 15 000 nouvelles places de prison d’ici 2027. Cependant, le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a reconnu que le gouvernement avait pris du retard dans la réalisation de ce projet.
Il est important de noter que les sources citées dans cet article proviennent du ministère de la Justice français. Ces données sont donc fiables et officielles.