Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a récemment réussi un tour de force politique en obtenant le soutien du parti indépendantiste catalan Carles Puigdemont, assurant ainsi sa reconduction au pouvoir. Cependant, cette victoire n’a pas été sans controverse, car elle a été obtenue en échange d’une loi d’amnistie très discutable qui agite les tensions dans le pays.
Pedro Sánchez est à la tête du gouvernement espagnol depuis juin 2018 et cette alliance avec les indépendantistes catalans lui permet de rester au pouvoir malgré les prédictions pessimistes des sondages lors des élections législatives du 23 juillet. Bien qu’Alberto Núñez Feijóo, rival conservateur du Parti Populaire, ait remporté le scrutin, il n’a pas pu être investi Premier ministre fin septembre faute de majorité parlementaire.
En échange du soutien crucial des députés indépendantistes catalans, Pedro Sánchez a cédé à leur demande d’une loi d’amnistie pour leurs dirigeants et militants poursuivis par la justice espagnole en raison de leur implication dans l’organisation d’un référendum sur l’indépendance de la Catalogne en 2017, considéré par la justice espagnole comme une tentative de sécession. Cette concession du Premier ministre aux indépendantistes catalans a suscité une tension accrue au sein du pays, avec des manifestations de la droite et de l’extrême droite dénonçant un « scandale ».
Bien que Pedro Sánchez ait déjà gracié les dirigeants séparatistes condamnés en 2019 à de lourdes peines de prison pour leur rôle dans le référendum de 2017, cette nouvelle concession a exacerbé les tensions. Des affrontements ont eu lieu entre l’extrême droite et la police lors de rassemblements devant le siège du Parti socialiste à Madrid, lundi et mardi.
Cependant, une fois réinvesti Premier ministre, Pedro Sánchez devra faire face à une majorité potentiellement instable. Le parti de Carles Puigdemont, ainsi que les nationalistes basques du PNV, auront du mal à soutenir des mesures phares de l’accord de gouvernement entre les socialistes et leur principal allié, la plateforme de gauche radicale Sumar, comme par exemple la réduction de la semaine de travail à 37,5 heures.
Malgré la promesse d’un « gouvernement stable durant la législature de quatre ans » faite par un haut dirigeant et négociateur socialiste, Santos Cerdán, l’avenir politique de l’Espagne reste incertain avec cette coalition hétéroclite. Il est donc crucial de surveiller attentivement les développements à venir et d’évaluer la fiabilité des sources pour comprendre la réelle teneur de cet accord politique.