Le Rassemblement national : entre attente et positionnement
Sonnées par leur relatif échec lors du second tour des élections législatives du 7 juillet, les troupes du Rassemblement national (RN) se sont faites discrètes durant l’été. Avec 126 députés à l’Assemblée nationale, le RN entretient le flou autour de ses intentions après les élections. Ses chefs, Marine Le Pen et Jordan Bardella, seront reçus par Emmanuel Macron à l’Elysée, dans le cadre des « consultations » du chef de l’Etat à la recherche d’un Premier ministre.
La stratégie adoptée par la cheffe des députés d’extrême droite demeure vague. Bien que le RN soit dans l’opposition à l’Assemblée nationale, ses positions sur la participation au futur gouvernement restent floues. Certains membres du RN qualifient la rencontre avec le président Macron comme un « artifice de communication » macroniste, soulignant ainsi une certaine distance avec le pouvoir en place.
Une chose demeure claire : le RN ne souhaite pas voir le Nouveau Front populaire (NFP) gouverner. Marine Le Pen a affirmé que le groupe RN s’opposera à tout gouvernement où des membres de La France insoumise et des écologistes auraient des responsabilités ministérielles. Cependant, le parti se montre ouvert sur d’autres sujets et affirme ne pas s’opposer systématiquement à toutes les propositions.
Des perspectives d’action et d’avenir
Le RN cherche actuellement à se positionner de manière sérieuse tout en mettant en avant ses actions politiques. En effet, le parti n’a pas été inclus dans le « pacte d’action » du camp présidentiel, visant à établir un accord gouvernemental plus large. L’isolement actuel du RN soulève des questions sur ses prochaines démarches à l’Assemblée.
Les membres du parti envisagent un retour au Palais-Bourbon avec une approche moins conciliante en réaction à ce qu’ils perçoivent comme un mépris envers leurs électeurs. Tout en affirmant ne pas chercher de revanche, le RN indique son souhait de faire pencher les projets de loi du côté qu’il juge favorable aux Français. Par exemple, les parlementaires du RN pourraient voter pour l’abrogation de la réforme des retraites si cette proposition était soumise.
En plus du travail parlementaire, le RN se prépare pour des événements à venir, comme le procès de Marine Le Pen pour détournement de fonds publics en septembre. Les cadres du parti tablent également sur une possible dissolution de l’Assemblée nationale l’été prochain, considérant cela comme la seule issue pour sortir la France de la « paralysie » actuelle.
En conclusion, malgré un positionnement ambigu par moments, le Rassemblement national cherche à renforcer sa présence politique et à se préparer pour les échéances à venir, en misant sur une opposition ferme à certaines orientations et en se montrant ouvert sur d’autres sujets. La suite des événements politiques en France révélera la manière dont le RN entend s’impliquer et influencer le paysage politique hexagonal.