MSF met fin à ses opérations de secours en Méditerranée centrale
L’ONG Médecins sans frontières (MSF) a pris la décision de mettre un terme à ses opérations de secours aux migrants en Méditerranée centrale, invoquant les difficultés imposées par les lois et politiques italiennes. Cette décision fait suite à de multiples sanctions infligées au navire humanitaire Geo Barents par les autorités italiennes au cours des deux dernières années, totalisant 160 jours d’immobilisation au port. Ces mesures, jugées punitives par MSF, ont été motivées par des décrets du gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni, résolument opposé à l’immigration clandestine.
Cette situation a contraint le Geo Barents à des débarquements dans des ports éloignés, réduisant ainsi sa capacité à intervenir efficacement en mer. Par exemple, en juin 2023, le navire a dû parcourir plus de 1 000 kilomètres pour débarquer seulement 13 rescapés à La Spezia, au nord de l’Italie, malgré la présence de ports plus proches. Ces limitations ont entravé le travail de sauvetage de MSF, compromettant sa mission humanitaire essentielle.
Engagement maintenu malgré la fin des opérations
Malgré cette décision de ne plus mener d’opérations en Méditerranée centrale, MSF réaffirme son engagement envers les personnes migrantes, en particulier celles qui risquent leur vie en traversant cette voie maritime périlleuse. Plus de 31 000 personnes ont perdu la vie ou ont été portées disparues en tentant cette traversée depuis 2014, soulignant l’urgence de la situation.
Juan Matias Gil, représentant de MSF pour les opérations de recherche et de sauvetage, a souligné que l’ONG compte bien revenir au plus vite pour poursuivre ses efforts humanitaires sur l’une des routes migratoires les plus dangereuses au monde. Malgré les obstacles rencontrés, MSF reste déterminée à secourir les personnes en détresse en mer et à défendre leur droit à la vie et à la dignité.
Chaque jour, des vies sont en jeu en Méditerranée, et l’arrêt des opérations de MSF soulève des questions cruciales sur la responsabilité des États envers les personnes en détresse en mer. La décision prise par l’ONG met en lumière les défis auxquels les organisations humanitaires sont confrontées dans leur mission de sauvetage, confrontées à des politiques restrictives et à des sanctions qui entravent leurs actions.
Chaque vie perdue en mer est une tragédie évitable, et il est impératif que les États assurent la sécurité et la protection des personnes en situation de détresse en mer, conformément au droit international humanitaire. L’arrêt des opérations de secours de MSF en Méditerranée centrale souligne l’urgence d’une action concertée pour éviter d’autres pertes tragiques et garantir la dignité et les droits fondamentaux de tous les êtres humains, sans distinction.