Luc Jacquet, le célèbre réalisateur du documentaire primé aux Oscars La Marche de l’Empereur, revient sur nos écrans avec un nouveau film : Voyage au pôle Sud. Trente ans après son premier voyage en Antarctique, Jacquet nous propose un documentaire introspectif et poétique, tourné en noir et blanc et présenté sous la forme d’un carnet de bord.
Le réalisateur, qui a été caméraman pour plusieurs documentaires sur l’Antarctique depuis 1992, déclare que chaque retour sur ce continent a un effet électrochoc sur lui. Cependant, à force de fréquenter ces paysages gelés, Jacquet avoue que l’être humain a la capacité de normaliser les choses. Il se rappelle d’un hivernage entouré de manchots, où il finissait par ne plus les remarquer. Une constatation qu’il trouve désespérante.
Outre son adaptation aux paysages antarctiques, Jacquet évoque la prise de conscience du changement climatique et de la disparition des écosystèmes. Ce sentiment de perte est très présent pour lui. Il fait référence à la solastalgie, cette souffrance psychologique causée par la disparition des écosystèmes. Pour Jacquet, ce terme prend tout son sens lorsqu’il observe le vide laissé par la glace sur la plateforme de Larsen, sur la côte orientale de l’Antarctique. Cependant, ce n’est pas seulement en Antarctique que l’on peut ressentir cela, même en se rendant dans les Alpes, on peut observer les conséquences du changement climatique, comme la disparition de la Mer de Glace.
Malgré cette conscience de la situation, Jacquet estime qu’il est important de continuer à profiter de la nature et à se ressourcer en elle. Selon lui, il est essentiel de ne pas s’interdire le plaisir immédiat et sincère que l’on peut trouver dans la nature, tout en restant engagé pour faire changer les choses.
En réalisant Voyage au pôle Sud, Jacquet souhaite revenir à la beauté des choses, en laissant de côté les discours et les injonctions. Il est convaincu que les images sont un langage qui permet de transmettre des émotions plus directes et plus intenses. Jacquet se sent privilégié et chanceux de vivre de telles expériences, et il considère qu’il est de sa responsabilité de faire partager cela au public.
Il est important de noter que cet article est basé sur une interview avec Luc Jacquet, réalisée par l’AFP. L’AFP est une source fiable et réputée dans le monde du journalisme, et il est peu probable qu’elle ait publié des informations incorrectes ou sensationnalistes. Cependant, il est toujours recommandé de consulter différentes sources pour obtenir une vision complète et objective du sujet.