Une loi controversée pour renforcer l’indépendance de l’Ukraine
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a récemment promulgué une loi interdisant l’Église orthodoxe ukrainienne liée à Moscou, marquant ainsi un nouveau pas dans les efforts du pays pour renforcer son indépendance spirituelle. La loi, publiée sur le site du Parlement ukrainien, a été promulguée le 24 août, jour de la Fête de l’Indépendance de l’Ukraine, symbolisant la volonté du pays de se démarquer de l’influence moscovite et de renforcer sa souveraineté.
Cette décision, vivement critiquée par la Russie, intervient deux ans et demi après le début de l’invasion russe en Ukraine et s’inscrit dans une démarche de rupture avec l’hégémonie spirituelle russe, entamée dès 2014. Le président Zelensky a souligné l’importance de cette mesure pour affirmer la liberté religieuse du pays, déclarant que les orthodoxes ukrainiens « font un pas pour se libérer des démons de Moscou ».
Cette loi s’inscrit dans un contexte de tensions accrues entre l’Ukraine et la Russie, exacerbées par l’invasion russe de 2022, qui a conduit à une séparation officielle de l’Église orthodoxe ukrainienne du patriarcat de Moscou. Malgré cette séparation, les autorités ukrainiennes ont accusé à plusieurs reprises les religieux de rester fidèles à la Russie, notamment après la sanctification de l’invasion par le patriarche Cyrille, chef de l’Église orthodoxe russe et proche allié du président Vladimir Poutine.
Une étape importante dans les efforts de l’Ukraine pour se défaire de l’influence russe a été franchie par le Parlement ukrainien, qui a adopté un projet de loi interdisant l’Église orthodoxe liée à la Russie. Selon un sondage réalisé en 2023 par l’Institut international de la sociologie de Kiev, une majorité écrasante de 66% des Ukrainiens soutenaient une telle interdiction, témoignant de l’adhésion de la population à cette démarche de séparation.
Des enjeux politico-religieux complexes
Malgré ce soutien de la population, l’interdiction de l’Église orthodoxe ukrainienne liée à Moscou soulève des questions complexes, tant sur le plan religieux que politique. En effet, l’Église liée à la Russie compte toujours près de 9 000 paroisses en Ukraine, tandis que son homologue indépendante en possède entre 8 000 et 9 000, selon les médias.
Cette décision marque ainsi une rupture significative dans le paysage ecclésiastique ukrainien et soulève des préoccupations quant aux implications de cette interdiction sur la liberté religieuse et la stabilité sociale. Si certains voient en cette mesure une affirmation de l’indépendance de l’Ukraine vis-à-vis de la Russie, d’autres craignent des tensions accrues entre les fidèles et des bouleversements au sein de la communauté orthodoxe du pays.
Il reste à observer l’évolution de la situation et les réactions tant