Les consultations politiques pour la nomination d’un Premier ministre en France
L’équation semble insoluble. Alors que les consultations politiques entamées vendredi 23 août à l’Elysée sont censées déboucher sur la nomination d’un Premier ministre, la perspective de voir Lucie Castets nommée à Matignon s’éloigne un peu plus à l’issue des premiers échanges entre Emmanuel Macron et les représentants des différents blocs.
Les leaders de la coalition de gauche, premiers à être reçus au palais vendredi matin, affichaient un optimisme prudent à la sortie d’un échange d’environ une heure et demie avec Emmanuel Macron, mené principalement par Lucie Castets. Cette dernière a perçu une résistance du chef de l’Etat à la coutume qui consiste à désigner un Premier ministre issu de la force arrivée en tête aux élections. Emmanuel Macron semble vouloir composer lui-même son gouvernement, créant ainsi des tensions dans les négociations.
Les obstacles à la nomination de Lucie Castets
Le déjeuner d’Emmanuel Macron avec les responsables du camp présidentiel, vendredi midi, semble avoir eu raison de l’option Castets. Selon les propos de participants rapportés par l’AFP, le président s’est dit à la recherche d’une solution institutionnellement stable face à une configuration inédite de l’Assemblée nationale, ce qui remet en question la nomination de Lucie Castets.
La nomination de Lucie Castets et celle de ministres issus de La France insoumise (LFI) exposent, selon le camp présidentiel, à un risque de remaniements successifs et donc d’instabilité. Face à cette perspective, les partis du bloc central ont signifié leur désaccord, affirmant qu’un gouvernement comprenant des ministres de LFI serait impossible à soutenir pour la majorité des parlementaires.
Malgré la résistance rencontrée, Lucie Castets a affirmé que toutes les forces du Nouveau Front populaire (NFP) seraient représentées dans son gouvernement, en mettant en avant les compétences et l’engagement des ministres à nommer.
La perspective de voir la candidature de Lucie Castets définitivement écartée à l’issue de ces consultations fait réagir la gauche, qui considère qu’une telle décision violerait le résultat des élections législatives. La gauche menace de recourir à des motions de censure et à des procédures de destitution si Lucie Castets n’est pas nommée Premier ministre.
Malgré les tentatives de déblocage de la situation en faveur de Lucie Castets, les opposants à un compromis avec LFI restent fermes. Emmanuel Macron devra trancher dans les prochains jours avant de s’exprimer publiquement sur ce dossier. La complexité des négociations politiques laisse planer le doute sur l’issue finale de cette situation délicate.