À la Foire du livre de Brive, Christian Signol, l’un des romanciers les plus appréciés des Français, a attiré l’attention avec ses nombreuses dédicaces, volant presque la vedette à des auteurs renommés comme Amélie Nothomb et Jean-Baptiste Andrea, dernier lauréat du prix Goncourt. Alors que le prix Goncourt se vend en moyenne à 400 000 exemplaires, Signol parvient à vendre 100 000 exemplaires de chacun de ses romans en grand format, sans compter les éditions en poche. Depuis la publication de son premier roman, Les Cailloux Bleus, en 1984, Signol a vendu 15 millions de livres, toutes éditions confondues, et a été traduit dans 15 langues.
Lors de l’inauguration de la foire vendredi dernier, la ministre de la Culture Rima Abdul Malak a rendu hommage à la carrière de Signol, qui compte déjà 40 ans d’écriture. Pour l’auteur de La Rivière Espérance, son chef-d’œuvre est durer dans le temps et de tisser des liens étroits avec un public fidèle en parlant de leurs expériences et de leurs familles qui ont vécu la grande Histoire. Ses romans évoquent le monde rural et notamment les villages qui se vident et les écoles communales. Son dernier roman, Une famille française (Albin Michel), retrace la vie de trois générations de 1950 jusqu’à nos jours, passant de la paysannerie à l’université.
Signol réfute cependant l’étiquette d' »auteur de terroir » qui lui est souvent attribuée. Il préfère mettre en avant son attachement viscéral au « monde naturel », au « cycle des saisons » et aux « forêts et rivières », à l’image des écrivains-paysans américains Jim Harrison, William Faulkner et Norman MacLean. Les lecteurs apprécient la narration « délicate et humble » de Signol, qui évoque la vie de leurs grands-parents et leur labeur. Cependant, l’étiquette régionale ne plaît pas aux auteurs et aux éditeurs, qui y voient une forme de mépris de la part de la presse « germanopratine » ou une classification vaine des libraires.
Le segment littéraire auquel Signol appartient continue de résister malgré le vieillissement de son lectorat et la disparition du réseau de distribution France Loisirs. Selon Camille Lucet, directrice déléguée de Calmann-Levy, environ un million d’exemplaires sont vendus chaque année dans ce secteur toutes éditions confondues. Les principaux éditeurs de ce marché sont Calmann-Levy, Presses de la Cité et Albin Michel. Chaque région de France a également son auteur phare, dont les ouvrages sont souvent réédités et adaptés à la télévision.
De nouvelles plumes ont émergé ces dernières années, contribuant à la diversification du segment littéraire. Certains se tournent vers les intrigues policières réconfortantes (« cosy crime »), comme Sylvie Baron dans le Cantal, Agathe Portail dans le Bordelais, ou Margot et Jean Le Moal entre la Bretagne et l’Alsace. L’enjeu pour ces auteurs est de fidéliser de nouveaux lecteurs tout en contournant les clichés souvent attachés à ce genre littéraire. Malgré cela, de nouvelles autrices comme Caroline Hussar (La Maison aux chiens) et Valériane Taront (Fenêtre sur Jardin), récompensées pour leurs premiers ouvrages, se réjouissent de ne pas être « noyées dans la jungle » de la rentrée littéraire.
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