« Ils sont la raison pour laquelle la COP28 est dans un brouillard de déni climatique », estiment les ONG. Au moins 2 456 lobbyistes des énergies fossiles ont obtenu une accréditation pour participer à la 28e conférence de l’ONU sur le climat qui se tient actuellement à Dubaï (Emirats arabes unis), selon l’étude d’une coalition d’ONG publiée mardi 5 décembre.
Ce chiffre est un record quatre fois supérieur au nombre de lobbyistes enregistrés pour la COP27, selon la coalition Kick Big Polluters Out (KBPO, qui rassemble 450 ONG), qui l’a calculé à partir de la liste des participants publiée par l’ONU. Il convient de noter que ce chiffre est probablement sous-estimé, car il ne prend pas en compte les lobbyistes d’autres secteurs polluants, mais inclut « tout individu qui peut raisonnablement avoir pour objectif d’influencer » la COP28 « dans l’intérêt des entreprises fossiles et de leurs actionnaires ».
Si les lobbyistes des énergies fossiles représentaient un pays, ils auraient la troisième plus grosse délégation à la COP28, après le Brésil (plus de 3 000 personnes) et les Emirats (près de 4 500 sans compter leurs 4 900 invités). En revanche, ils surpassent largement les délégations des dix pays « les plus vulnérables au changement climatique » (1 509 personnes) et les représentants des populations indigènes (316), selon la coalition.
Parmi les lobbyistes accrédités des énergies fossiles, on trouve des personnalités telles que Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, accrédité par la France. L’Italie a emmené des cadres d’Eni et l’Union européenne a envoyé des employés de BP, Eni et ExxonMobil, selon KBPO. Les organisations professionnelles bénéficiant du statut d’observateur à la COP ont également participé en envoyant des employés de Shell, TotalEnergies et Equinor. De plus, le président émirati du sommet, Sultan al-Jaber, est lui-même directeur de la compagnie pétrolière nationale, Adnoc.
Ce chiffre n’est pas vraiment surprenant, compte tenu du nombre record de participants prévu pour la 28e édition de la COP : plus de 88 000, sans compter les 20 000 personnels techniques et liés à l’organisation. De plus