Fin du suspense pour la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise). Le gouvernement a finalement annoncé le maintien de cette instance, créée en mars 2021 par Emmanuel Macron suite au scandale provoqué par le livre de Camille Kouchner, La Familia Grande. Cependant, la commission travaillera désormais sans son co-président médiatique, le juge Edouard Durand, qui a été remplacé.
La Ciivise a joué un rôle essentiel ces trois dernières années, en tenant 27 réunions publiques, recueillant près de 30 000 témoignages et produisant un rapport contenant 82 recommandations pour lutter contre les violences sexuelles faites aux enfants. Cependant, seules quelques-unes de ces recommandations ont été mises en œuvre à ce jour.
Le gouvernement a lancé une campagne de communication contre l’inceste en septembre et une proposition de loi sur la déchéance de l’autorité parentale en cas de condamnation pour violences sexuelles incestueuses est en cours d’adoption. Cependant, les victimes d’inceste souhaitent voir davantage de mesures concrètes être prises.
La nouvelle organisation de la Ciivise inclura également la prise en charge des mineurs victimes de prostitution ou de pédocriminalité en ligne, la prise en charge des auteurs de violences sexuelles sur mineurs et la formation des professionnels travaillant avec les enfants.
Le juge Edouard Durand, qui était à la tête de la commission depuis sa création, a exprimé sa déception suite à son éviction. Il remet en question les raisons derrière cette décision et craint que la parole des victimes ne soit pas suffisamment reconnue.
Le nouvel homme fort de la Ciivise sera Sébastien Boueilh, un ancien rugbyman et fondateur de l’association Colosse aux pieds d’argile, qui s’est engagé dans la lutte contre les violences sexuelles dans le milieu sportif. Il travaillera aux côtés de Caroline Rey-Salmon, une pédiatre et experte judiciaire.
L’annonce du maintien de la Ciivise a été saluée par les associations, mais beaucoup restent vigilantes quant à la mise en œuvre réelle des recommandations de la commission. Certains estiment également qu’une évaluation des politiques publiques en matière de lutte contre les violences faites aux enfants devrait être réalisée.
Le secrétariat d’Etat à l’Enfance assure que les missions de la commission se poursuivront à budget constant. Cependant, le nouvel ensemble devra décider s’il souhaite maintenir les réunions publiques, qui étaient une caractéristique importante de la Ciivise.
En conclusion, la décision de maintenir la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants est un pas dans la bonne direction. Cependant, il reste à voir comment ces recommandations seront réellement mises en œuvre et si la parole des victimes sera réellement prise en compte. Il est important de rester vigilant et d’évaluer l’efficacité des politiques publiques dans la lutte contre les violences faites aux enfants.