Cet article avait initialement été publié le 22 octobre, jour du premier tour de l’élection présidentielle argentine. Nous vous proposons de le relire alors que se tient dimanche 19 novembre le second tour du scrutin, lors duquel Javier Milei est opposé à Sergio Massa, candidat du gouvernement sortant.
Javier Milei, économiste ultralibéral de 53 ans, se définissant comme « anarcho-capitaliste », est en tête des intentions de vote au premier tour de l’élection présidentielle argentine, qui se déroule dimanche 22 octobre. En pleine crise inflationniste, avec une augmentation des prix de 138% en un an, le candidat « anti-système », qui promet d’en finir avec « cette aberration appelée justice sociale », a de sérieuses chances de remporter cette élection. Selon les derniers sondages, il cumule 35% des intentions de vote, devant le candidat du gouvernement actuel, Sergio Massa, à 30%. Franceinfo fait les présentations.
Auparavant polémiste à la télévision argentine, Javier Milei a déboulé en politique en 2021. Elu député à Buenos Aires, il a gagné rapidement en popularité grâce à ses propositions radicales et son langage strident, voire insultant. « Qu’ils s’en aillent tous, qu’il n’en reste plus un ! », scande-t-il lors de ses meetings, où il promet à ses électeurs de dégager « à coups de pied au cul » la « caste politique qui parasite » l’Argentine. Autoproclamée « anarcho-capitaliste », il se décrit comme libertarien, avec une touche libertaire. Il se dit ainsi opposé à l’avortement, mais envisage un marché de la vente d’organes.
Alors que les Argentins sont éreintés par le surendettement et la hausse des prix, Javier Milei met aussi en avant sa formation d’économiste et fait des propositions chocs. Il promet dérégulation et privatisations, un « plan tronçonneuse » dans les services publics et d’en finir avec « cette aberration appelée justice sociale, synonyme de déficit budgétaire ». Il propose également une « dollarisation » de l’économie argentine pour lutter contre l’inflation, soit le remplacement du peso, la monnaie nationale, par la devise américaine. Un projet qualifié de « mirage », au coût social et inflationniste périlleux, par 170 économistes de divers bords.
Javier Milei est aussi un homme de scène. Dans ses meetings, il se décrit comme « le lion » qui va sauver l’Argentine, en référence à sa coiffure en bataille, et crie à pleins poumons son slogan choc : « Vive la liberté, bordel ! » Le candidat promet de refaire de l’Argentine une « puissance mondiale », une « terre promise » d’émigration comme au début du XXe siècle. Le rêve d’une « grandeur retrouvée » qui n’est pas sans rappeler Donald Trump, pour qui il a plusieurs fois exprimé son admiration.
L' »anarcho-capitaliste » est aussi très présent sur les réseaux sociaux, où son discours de méritocratie et de dégagisme a trouvé un écho auprès d’un électorat populaire, jeune et désabusé par les partis classiques. Par le passé, Javier Milei a également été joueur de foot et chanteur de rock, ce qu’il met en avant sur ses réseaux sociaux pour alimenter sa popularité.
En tête des sondages devant le candidat du gouvernement, le ministre de l’Economie Sergio Massa, Javier Milei a déjà connu une victoire dans les urnes. L’ultralibéral est sorti en tête des primaires organisées en août, avec plus de 30% des voix. En Argentine, des primaires ont lieu avant l’élection présidentielle, lors desquelles les Argentins sont appelés à choisir les partis et les candidats qui participent ensuite au premier tour de l’élection présidentielle. Au lendemain de cette victoire de Javier Milei, le peso avait été dévalué de 20%. Désormais, selon les derniers sondages, le candidat « anti-système » est crédité de 35% des intentions de vote.
Pour être élu au premier tour, un candidat doit obtenir au moins 45% des voix, ou 40% des suffrages mais avec 10% d’avance sur le deuxième. Dans le cas contraire, un deuxième tour aura lieu le 19 novembre. Javier Milei pourrait alors affronter le candidat du gouvernement actuel, Sergio Massa, que les sondages créditent de 30%, ou peut-être la candidate de la coalition de droite, Patricia Bullrich, annoncée à 26% des intentions de vote.
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