La guerre entre Israël et le Hamas est entrée dans son 42e jour vendredi 17 novembre. Alors que les opérations de fouille continuent à l’hôpital al-Shifa, l’armée israélienne a annoncé avoir extrait, d' »une structure adjacente » à l’établissement de santé, la dépouille d’une soldate de 19 ans, Noa Marciano, prise en otage le 7 octobre.
L’armée israélienne, qui continue ses opérations de fouille dans l’hôpital al-Shifa, qu’elle présente comme un centre stratégique et militaire du Hamas, ce que dément le mouvement palestinien, a annoncé avoir extrait, d' »une structure adjacente à l’hôpital », la dépouille d’une soldate de 19 ans, Noa Marciano, prise en otage le 7 octobre. Il s’agit de la deuxième dépouille d’otage dont l’armée annonce la découverte à Gaza en moins de 24 heures.
Le président américain, Joe Biden, et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, dont le pays est un médiateur clé dans les négociations pour la libération des otages, ont discuté de la nécessité « urgente » que le Hamas libère « sans délai » les captifs, d’après la Maison Blanche.
Une première livraison de carburant est arrivée dans la bande de Gaza après le feu vert donné par Israël, afin de mettre fin à la suspension des télécommunications qui bloque l’acheminement de l’aide humanitaire dans le territoire palestinien assiégé. Israël avait autorisé peu avant, à la demande des Etats-Unis, l’entrée de deux camions de carburant chaque jour dans la bande de Gaza, où les pénuries de carburant, nécessaire pour alimenter les générateurs, ont mis hors service de nombreux hôpitaux et mis à l’arrêt les télécommunications ainsi que les livraisons d’aide humanitaire. Une livraison de 17 000 litres de carburant est arrivée via l’Egypte, a annoncé l’autorité palestinienne en charge du poste-frontière de Rafah, pour alimenter les générateurs de la compagnie de télécommunications.
Le ministère de la Santé du Hamas a affirmé que 24 patients étaient décédés en « 48 heures » dans l’hôpital al-Shifa, faute de carburant qui permet d’alimenter les générateurs. Un nouveau bébé prématuré est mort après que sa couveuse a cessé d’être alimentée en électricité, a déclaré Ashraf al-Qidreh, porte-parole du ministère. La situation est « catastrophique » pour les patients, soignants et déplacés qui y ont trouvé refuge, environ 2 300 personnes selon l’ONU, sans électricité, « ni eau et nourriture », avait déploré le directeur de l’hôpital.
L’armée israélienne a annoncé avoir tué « cinq terroristes » à Jénine, bastion des mouvements armés palestiniens. Le Hamas avait revendiqué jeudi une attaque près de Jérusalem, dans laquelle un soldat israélien avait péri. Deux Palestiniens ont également été tués par l’armée israélienne à Hébron, selon le ministère palestinien de la Santé. L’armée a confirmé le bilan, indiquant que les deux hommes avaient « tiré sur des soldats qui (…) ont répondu par des tirs ».
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a demandé que des flux réguliers et quotidiens de patients soient autorisés à quitter la bande de Gaza pour être soignés en Egypte, afin de soulager les hôpitaux débordés. L’OMS espère pouvoir déployer dès que possible une équipe à Gaza pour évaluer la situation, et réclame la mise en place d’un « mécanisme pour faciliter l’évacuation des patients les plus critiques ». Les chefs des opérations humanitaires de l’ONU, du Commissariat aux réfugiés et de l’OMS ont exigé un « cessez-le-feu humanitaire » dans la bande de Gaza pour 2,2 millions de personnes piégées par « l’horreur » de la guerre entre le Hamas et Israël. « On ne demande pas la lune. Nous demandons des mesures de base nécessaires pour répondre aux besoins essentiels de la population civile et juguler le cours de cette crise », s’est insurgé le patron des opérations humanitaires de l’ONU Martin Griffiths.
Le pape François rencontrera séparément mercredi des familles d’otages israéliens retenus à Gaza et des proches de Palestiniens vivant dans ce territoire. Il souhaite exprimer « sa proximité spirituelle avec les souffrances de chacun » à l’occasion de ces entretiens qui se tiendront en marge de l’audience générale du mercredi.
Selon le dernier bilan du gouvernement du Hamas, 12 000 Palestiniens ont été tués dans les bombardements israéliens sur la bande de Gaza depuis le début de la guerre, parmi lesquels 5 000 enfants et 3 300 femmes. Aucune source sur place ou image ne permet d’étayer ce bilan. L’attaque du Hamas a fait 1 200 morts côté israélien, en majorité des civils tués le 7 octobre, selon les autorités israéliennes. L’armée israélienne estime qu’environ 240 personnes ont été prises en otage. Selon elle, 51 soldats ont été tués dans le territoire palestinien depuis le 7 octobre.