La population de loups en France en 2024
En 2024, la France recense 1 013 loups sur son territoire, un chiffre presque inchangé par rapport à l’année précédente. Cette donnée revêt une grande importance pour les éleveurs, car c’est sur la base de ce recensement que le quota d’abattage est établi, actuellement fixé à 19%. Pour l’année 2025, le nombre de loups pouvant être abattus a été établi à 192, selon la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes, en charge de ce dossier.
Cette estimation constitue la première du genre réalisée grâce à un nouveau système de comptage, introduit dans le Plan national loup 2024-2029. Elle repose sur l’analyse des données génétiques recueillies pendant l’hiver 2023-2024 sur plusieurs échantillons du territoire. Cette méthode est jugée « robuste » par Jean-David Abel, responsable du réseau biodiversité de France nature environnement (FNE), cité par franceinfo.
La population de loups en France connaît une croissance depuis une quinzaine d’années, après avoir été éradiquée il y a près d’un siècle, dans les années 1930. Toutefois, en 2023, le nombre de loups a considérablement diminué par rapport à 2022, avant de se stabiliser cette année, suscitant des inquiétudes parmi les associations environnementales. Selon Jean-David Abel, « cette espèce n’est toujours pas en bon état de conservation sur l’ensemble du territoire ».
Les réactions divergentes face à la présence du loup en France
Les éleveurs expriment toujours leur mécontentement face aux attaques de troupeaux perpétrées par les loups. Les attaques ont augmenté de 4,6% au niveau national, entraînant une hausse de 10,6% des victimes (brebis, moutons, etc.), principalement dans les zones où le loup s’est récemment installé. Claude Font, secrétaire général de la Fédération nationale ovine en charge de la prédation, a déclaré à l’AFP ressentir un « abandon véritable de l’élevage et du pastoralisme ».
Les associations environnementales soulignent que les attaques sont beaucoup moins fréquentes dans les régions françaises où la grande majorité des loups sont établis depuis longtemps, comme les Alpes, où des mesures de protection des troupeaux ont été mises en place. Critiquant l’absence d’efforts de l’État dans les nouveaux territoires accueillant le loup, Jean-David Abel déclare que « l’État ne déploie pas les efforts nécessaires pour accompagner les éleveurs ».
En décembre, l’Union européenne a déclassé le niveau de protection du loup, passé d’une espèce « strictement protégée » à un statut moins contraignant, ce qui va à l’encontre des associations environnementales mais correspond aux attentes des éleveurs. Au niveau de l’UE, le nombre de loups était estimé à 20 300 individus en 2023.
Entre détresse des éleveurs, inquiétudes des associations environnementales et régulations gouvernementales,