Enquête ouverte suite à des plaintes pour harcèlement moral dans un commissariat de Bordeaux
Une enquête a été ouverte à la suite du dépôt de deux plaintes pour harcèlement moral par deux policières du commissariat de Bordeaux à l’encontre de leur supérieur hiérarchique, dont l’une l’accuse également de propos racistes, a annoncé le parquet mercredi 24 juillet. Les plaintes ont été déposées « entre fin avril et mi-mai dans un contexte de conflit interne au sein d’un groupe d’enquêteurs », a déclaré la procureure de la République de Bordeaux, Frédérique Porterie, confirmant une information révélée par Libération. Selon les informations divulguées, « une seule » des deux plaignantes « évoque des propos racistes ».
Les deux femmes affirment avoir été victimes de harcèlement au sein du service « violences intrafamiliales » dans lequel l’une des plaignantes avait été affectée en septembre, après près de vingt-cinq ans de service. Selon le contenu de la plainte consultée par l’AFP, la policière aurait été soumise au « harcèlement de son chef de groupe », qui aurait proféré des « remarques sexistes et homophobes à l’égard de ses collègues féminines, basées sur leur orientation sexuelle réelle ou supposée ».
Une des avocats des plaignantes, Maxime Cessieux, a rapporté que le brigadier-chef aurait « hurlé sur elle pendant près de quarante minutes dans son bureau, la traitant de ‘fouteuse de merde’ et sous-entendant qu’un collègue pourrait potentiellement les agresser ». Des propos dégradants tels que « Couscous, il est prêt le couscous ? », « je vais voter Marine Le Pen aux prochaines élections » ou « grosse pute » auraient également été proférés dans les couloirs, les messages électroniques et les groupes de discussion, accompagnés d’actes de dévalorisation et de mise à l’écart.
La policière de 50 ans, se sentant stigmatisée en raison de ses origines maghrébines, a dénoncé une atmosphère de travail « hostile et offensante » à laquelle elle ne peut plus faire face. Malgré des alertes lancées auprès d’une syndicaliste et de sa hiérarchie, aucune action concrète n’aurait été entreprise pour remédier à la situation, d’après son avocat.
Une enquête de l’IGPN pour déterminer la véracité des accusations
La procureure de la République de Bordeaux a souligné qu’à ce stade, il n’y avait pas suffisamment d’éléments pour confirmer ou infirmer les accusations portées par les plaignantes. L’enquête a été confiée à l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN) pour élucider la véracité des faits allégués.
Il est essentiel de noter que la présomption d’innocence doit être respectée dans cette affaire, tant pour les plaignantes que pour le supérieur hiérarchique visé par les plaintes. Il s’agit là d’une affaire délicate qui nécessite une enquête approfondie et impartiale afin de faire toute la lumière sur les