« Le diable est dans les détails », prévient Lola Vallejo, directrice du programme climat de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). À la COP28, qui se tient jusqu’au 12 décembre à Dubaï (Emirats arabes unis), quelque 150 États participants doivent accélérer leurs politiques climatiques. Bien qu’ils se soient déjà mis d’accord sur un fonds pour compenser les « pertes et dommages » subis par les pays victimes de catastrophes climatiques, le sujet le plus controversé reste à venir : la sortie des énergies fossiles telles que le pétrole, le charbon et le gaz, dont la consommation émet des gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique.
À la COP28, la journée du mardi 5 décembre, consacrée à l’énergie, a été rebaptisée « journée de sortie progressive des énergies fossiles » par les ONG qui appellent à l’abandon de ces combustibles. Le président émirati de la COP28, Sultan al-Jaber, également directeur général de la compagnie pétrolière nationale Adnoc, a souhaité que la « responsabilité des combustibles fossiles » soit mentionnée dans l’accord final. Un premier brouillon public servant de base de discussion aux négociateurs proposait bien d’inscrire la sortie ou la réduction progressive des énergies fossiles dans le texte, ce qui constituerait une avancée significative.
Cependant, le terme « sortie » suscite de vives réactions. Le ministre saoudien de l’Énergie s’est déclaré « absolument » opposé à un accord portant sur la sortie des énergies fossiles, son pays étant le premier exportateur de pétrole au monde. Le président polonais, quant à lui, a déclaré : « Sortir des énergies fossiles trop rapidement serait trop lourd pour la société. » Malgré ces oppositions, le dernier rapport du Giec indique qu’il est nécessaire d’éliminer progressivement les combustibles fossiles d’ici la première moitié du siècle pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.
Selon Joeri Rogelj, directeur de recherche et professeur de science et de politique climatique à l’Imperial College de Londres, aucune étude scientifique ou scénario ne dit que la sortie des énergies fossiles ne permettra pas d’atteindre l’objectif de 1,5°C. Il recommande au