Le candidat de l’opposition vénézuélienne convoqué par le parquet pour une enquête pénale
Le procureur général du Venezuela, Tarek William Saab, a annoncé vendredi que le candidat de l’opposition vénézuélienne, Edmundo Gonzalez Urrutia, revendiquant la victoire à la présidentielle du 28 juillet, sera convoqué pour une enquête pénale. Cette convocation fait suite à l’utilisation d’un site internet par l’opposition pour publier ses résultats électoraux, ce que le procureur a qualifié d' »usurpation » du pouvoir du Conseil national électoral (CNE). Le magistrat a souligné que le candidat devra expliquer sa responsabilité avant, pendant et après l’élection, qualifiant sa désobéissance aux autorités établies de « récalcitrante ».
Cette convocation intervient dans un contexte de violentes manifestations post-électorales déclenchées par l’annonce de la réélection de Nicolas Maduro. Selon les chiffres officiels, ces manifestations ont causé la mort de 27 personnes, blessé 192 individus et conduit à l’arrestation de 2 400 personnes. Le parquet avait ouvert des enquêtes le 6 août pour plusieurs accusations, dont « usurpation de fonctions, diffusion de fausses informations, incitation à la désobéissance aux lois, incitation à l’insurrection, association de malfaiteurs » contre Edmundo Gonzalez Urrutia et Maria Corina Machado, une autre dirigeante de l’opposition.
Les deux figures de l’opposition se trouvent actuellement dans une semi-clandestinité depuis le début du mois, alors que la Cour suprême a récemment validé la réélection de Nicolas Maduro pour un troisième mandat de 6 ans. Malgré la proclamation de Maduro avec 52% des voix par le CNE, celui-ci n’a pas rendu publics les procès-verbaux des bureaux de vote, invoquant un piratage informatique.
Contestations internationales et tensions diplomatiques
La décision de la Cour suprême vénézuélienne de valider la victoire de Nicolas Maduro a été contestée par les États-Unis et dix pays d’Amérique latine, qui ont émis conjointement une déclaration rejetant cette validation. Cette déclaration commune, publiée à Quito, a été perçue par le Venezuela comme un « acte d’ingérence inacceptable » dans ses affaires intérieures.
La question de la légitimité des élections et des actions judiciaires subséquentes suscite des tensions diplomatiques entre le Venezuela et plusieurs pays de la région ainsi qu’avec les États-Unis. Ces événements récents soulignent la profonde division politique qui règne dans le pays et la polarisation des opinions autour du gouvernement actuel et de l’opposition.
En conclusion, la situation politique au Venezuela demeure complexe et tendue, entre les contestations électorales, les accusations de manipulation et de désobéissance, les violences post-électorales et les réactions internationales. Il est primordial de suivre de près l’évolution de cette crise et ses implications sur l’avenir politique et social du pays.