Un regard sur la santé mentale des jeunes Français
La photographie du mal-être des jeunes en France se précise davantage avec la publication d’une étude réalisée par Santé publique France le mardi 10 décembre. Cette enquête nationale, portant sur la santé mentale des enfants de 3 à 11 ans scolarisés en France, révèle des données alarmantes. En effet, plus de 8% des enfants de 3 à 6 ans scolarisés en maternelle présentent au moins une difficulté de santé mentale probable.
Cette étude, menée en 2022, a combiné les observations des parents et des enseignants sur un échantillon représentatif de plus de 2 600 enfants. Les résultats indiquent que 8,3% des enfants en maternelle rencontrent « au moins une difficulté de santé mentale probable, de type émotionnel, oppositionnel ou d’inattention/hyperactivité, impactant leur vie quotidienne ». En d’autres termes, environ un enfant sur douze scolarisé en maternelle en France métropolitaine est concerné par ces problèmes de santé mentale.
Des données significatives et des nuances importantes à prendre en compte
Une analyse plus détaillée révèle que parmi les enfants scolarisés de la petite à la grande section de maternelle, 1,8% présentent des « difficultés émotionnelles », 5,9% des « difficultés oppositionnelles » et 1,9% des « difficultés d’inattention/hyperactivité ». Il est également intéressant de noter que les garçons semblent être plus touchés, avec 11,3% présentant des difficultés ayant un impact sur leur vie, par rapport aux filles qui sont à 5,2%.
Près de 13% des enfants scolarisés en maternelle ont eu recours à au moins une consultation avec un professionnel de santé pour des difficultés psychologiques ou d’apprentissage au cours des douze mois précédant l’étude. Cependant, Santé publique France appelle à la prudence dans l’interprétation de ces résultats, soulignant que les difficultés à ces âges précoces peuvent évoluer rapidement et que la perception des adultes peut influencer les réponses.
Il est important de noter que les résultats de cette étude ne constituent pas des diagnostics cliniques, mais plutôt une représentation épidémiologique de la situation. De plus, il n’existe pas de point de comparaison pré-covid, mais une prochaine édition de l’étude permettra de suivre l’évolution du bien-être et de la santé mentale des enfants, selon Nolwenn Regnault, responsable de l’unité périnatalité à Santé publique France.
En conclusion, cette étude met en lumière des données préoccupantes concernant la santé mentale des jeunes en France, soulignant la nécessité de mettre en place des mesures de prévention et de soutien adaptées pour garantir le bien-être et l’épanouissement des enfants dès le plus jeune âge.