Bercy veut que la finance prenne sa part dans la lutte contre le réchauffement climatique. À partir de mars 2024, les fonds investissant dans des entreprises exploitant du charbon ou des hydrocarbures non conventionnels, ainsi que dans celles lançant de nouveaux projets liés aux hydrocarbures, ne seront plus éligibles au label « Investissement socialement responsable » (ISR), a annoncé mardi 7 novembre le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire.
Le label « Investissement socialement responsable » a été créé en 2016 et est la principale référence en France pour identifier les fonds durables. Actuellement, il est attribué à 1 174 fonds, pour un encours total de 773 milliards d’euros. « Nous devons offrir un label simple et efficace pour permettre aux Français de donner du sens à leur épargne », a déclaré Bruno Le Maire, soulignant l’importance de ce label dans la lutte contre le réchauffement climatique. « Nous permettrons ainsi aux épargnants de prendre en compte la transition écologique et aux entreprises de financer plus facilement leur décarbonation », a-t-il ajouté.
Les nouveaux critères d’éligibilité seront publiés d’ici fin novembre, selon le communiqué de Bercy. « Si les critères seront précisés dans le nouveau référentiel, il est certain que des entreprises telles que TotalEnergies, BP ou ENI seront exclues du périmètre d’investissement », a réagi Antoine Laurent, responsable plaidoyer France de l’ONG Reclaim Finance. Cette décision est considérée comme une avancée majeure pour le label, qui cherche à renforcer sa crédibilité et constitue un signal clair envoyé avant la COP28 pour la nécessité de retirer les financements des énergies fossiles au profit des énergies soutenables.
Le comité qui gère ce label réfléchissait à de nouvelles règles depuis plus de deux ans, suite à des accusations de « perte inéluctable de crédibilité et de pertinence » formulées dans un rapport de l’Inspection générale des finances. Fin octobre, des ONG et des spécialistes du climat ont appelé à durcir le label ISR en excluant les entreprises pétrolières, afin de maintenir sa crédibilité. Cette demande fait écho au dernier rapport du Giec qui plaide pour une réduction significative des investissements dans le charbon, le pétrole et le gaz. Cependant, les géants du secteur continuent régulièrement d’annoncer l’exploitation de nouveaux gisements, ce qui va à l’encontre des ambitions affichées par les pays signataires de l’accord de Paris.
Fin septembre, Greenpeace a accusé TotalEnergies d’être impliqué dans 33 sites d’extraction de gaz et de pétrole considérés comme « super-émetteurs » de gaz à effet de serre, en tant qu’opérateur ou actionnaire. Selon l’ONG, ces sites pourraient émettre plus d’un milliard de tonnes de CO2 si leurs réserves effectives de pétrole ou de gaz étaient exploitées. Cette situation est ce que l’ONG qualifie de « bombes climatiques », en raison de leur impact potentiel sur le réchauffement climatique.
Il est important d’évaluer la fiabilité des sources citées dans cet article. Le communiqué de Bercy est une source fiable étant donné qu’il s’agit d’une déclaration officielle du ministère de l’Économie. Les réactions d’Antoine Laurent de l’ONG Reclaim Finance ainsi que l’appel des ONG et des spécialistes du climat sont également des sources informatives. Cependant, la mention des accusations de Greenpeace contre TotalEnergies doit être vérifiée auprès de sources indépendantes pour confirmer la pertinence de ces accusations.