La crise de l’immobilier neuf s’aggrave. Le nombre de permis de construire a continué à chuter en septembre, avec 371 300 nouveaux logements autorisés en 12 mois, soit une baisse annuelle de 28,3%, selon les chiffres provisoires dévoilés par le ministère de la Transition écologique, vendredi 27 octobre. Depuis un niveau record atteint en août 2022, du fait de dates butoirs réglementaires, le nombre de permis délivrés chaque mois s’est stabilisé à un niveau faible, faisant inexorablement baisser le total annuel. Le nombre estimé de chantiers commencés, qui suit traditionnellement de quelques mois celui des permis, s’érode lui aussi nettement, avec 315 800 mises en chantier sur 12 mois, une baisse de 16,6%. La chute des autorisations concerne tous les types d’habitat, l’individuel pur (-31,8%), l’individuel groupé comprenant les lotissements (-27,6%), et le collectif (-28,3%). Les résidences (étudiantes, séniors, etc.) souffrent un peu moins (-19,7%). L’immobilier neuf subit à la fois la forte baisse de pouvoir d’achat des acquéreurs et un renchérissement des coûts de construction. La hausse rapide des taux d’intérêt a exclu beaucoup d’acquéreurs du marché, notamment les primo-accédants à la propriété, dont les revenus sont en outre rognés par l’inflation. Du côté des promoteurs et constructeurs, les crises mondiales successives (pandémie, guerre en Ukraine…) ont fait s’envoler les coûts des matériaux de construction, et le durcissement de la règlementation environnementale sur les projets neufs ajoute encore un surcoût aux opérations. Les promoteurs pointent également la frilosité des maires à accorder des permis, sous la pression d’administrés peu enclins à accepter de nouvelles constructions.